INTEGRATION SCOLAIRE

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DEUXIÈME PARTIE : L'INTÉGRATION SCOLAIRE RESTE PARCELLAIRE SUR L'ENSEMBLE DU TERRITOIRE.

 

2.4. L’intégration scolaire n'a pas toujours les moyens d'un accompagnement nécessaire

L'équipe pédagogique ne peut pas supporter seule l'intégration scolaire individuelle ou collective des enfants et des adolescents avant des besoins éducatifs spécifiques. La nécessaire compensation du handicap passe par un accompagnement de qualité.

2.4.1
.Le développement insuffisant des services d'aide

La révision des annexes XXIV du décret du 9 mars 1956, relatives aux conditions techniques d'autorisation des établissements et services prenant en charge des enfants ou adolescents présentant des déficiences intellectuelles ou inadaptés, a permis la création de services d'accompagnement par redéploiement en fonction d'une réduction de capacité des établissements spécialisés. Ces services de soins et d'éducation spécialisée à domicile (SSESD (voir annexe 5) ont pour but de soutenir l'intégration des enfants dans le milieu scolaire le plus proche de leur domicile. Certains sont rattachés à des établissements. d'autres ont été créés de manière autonome. Pour pouvoir ouvrir. ils doivent recevoir un agrément lors du passage en CROSS. Des services. qui apportent aujourd'hui un accompagnement de qualité, ont été créés, mais en nombre insuffisant au regard des besoins. Dans tous les départements visités par la mission, il existe soit des services agréés qui n'ont pas encore été ouverts. (au moins 2 par département), soit des services partiellement ouverts. Par exemple. sur 35 places agréées, seules 15 places sont ouvertes. Il y a des listes d'attente dans les services ouverts. Or. le mauvais fonctionnement de certaines CLIS est bien souvent imputable au manque de services d'accompagnement. Les soins font partie intégrante de la vie de nombreux handicapés pour lesquels la dégradation serait certaine sans techniques médicales appropriées. Dans un gros département visite par la mission, où fonctionnent 66 CLIS, l'inspecteur d'académie a décide de ne plus ouvrir de nouvelles CLIS si l'accompagnement fait défaut.

Le fonctionnement en transversalité des services de soins apparaît comme un atout pour le maintien en milieu ordinaire et c'est un outil de prévention de l'exclusion du système scolaire lorsque des Prises en charge rapides sont possibles.

Le besoin n'est pas couvert en ce qui concerne les auxiliaires d'intégration .
Une étude réalisée par le CREAI dans le Bas-Rhin, à la demande de l'inspecteur d'académie de Strasbourg, montre un besoin d'une centaine d'auxiliaires d'intégration Il en est de même dans le Haut-Rhin où le besoin est évalué à 50 pour un effectif global d'environ 500 élèves atteints de handicaps divers. De septembre 1990 à janvier 1997, 103 auxiliaires d'intégration ont été recrutés dans le cadre d'un contrat emploi-solidarité. Au ler septembre 1998, une association a mis à disposition 51 emplois d'auxiliaires d'intégration grâce à des financements publics. Elle vient de recruter une vingtaine d'auxiliaires supplémentaires. Le rectorat complète avec quatre emplois-jeunes (aides éducateurs). De même, dans un département visité, une coordination associative a recrute plusieurs dizaines d'auxiliaires d'intégration scolaire dans le cadre du dispositif " emploi-jeunes " en partenariat avec les services de l'Éducation nationale et de la DDASS. On constate, à
la lumière de ces exemples. que les auxiliaires d'intégration sont un élément précieux et indispensable pour l'accompagnement des élèves handicapés en intégration scolaire et que, plus celle aide sera apportée à hauteur du besoin, plus l'intégration en milieu ordinaire sera possible.

2.4.2. La santé scolaire et les RASED sont lointains

La circulaire du 9 avril 1990 concernant "la mise en place et l'organisation des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté" leur a donné comme objectif la laie contre l'échec scolaire et la prévention des difficultés d'apprentissage. Un grand nombre d'enseignants spécialisés sont affectés à cette tâche et ne sont pas véritablement disponibles pour s'occuper de l'intégration des enfants handicapés. De même les psychologues scolaires contactés par les enseignants lorsqu'ils en ressentent la nécessité déclarent ne pas avoir la disponibilité pour intervenir "à chaud" lorsqu'il y a de véritables difficultés. Dans certains départements, les psychologues scolaires ne sont pas en charge de l’intégration scolaire dans le primaire et il n'y a pas d'assistante sociale. Leur rôle se situe plutôt dans l'orientation des enfants et des adolescents handicapés pour les passages devant les différentes commissions. C'est pourquoi. les enseignants sont demandeurs d'une véritable aide et de groupes de parole afin de pouvoir comprendre. au quotidien. certains comportements qui les rendent perplexes et recevoir une aide ponctuelle ou suivie si nécessaire, de personnes véritablement formées à l'écoute il faut également prévoir des protocoles de crise pour aider les enseignants en cas de difficultés avec r enfant et éviter ainsi des ruptures de scolarité.

2 4.3 L'apport des emplois-jeunes recrutés par l’Éducation Nationale

L'introduction dans les écoles, collèges et lycées d'aides éducateurs recrutés par l'Éducation nationale, grâce aux dispositions législatives relatives aux emplois-jeunes, constitue une opportunité pour améliorer l'accueil des enfants et adolescents handicapés en milieu scolaire ordinaire. Un rapport de ]'Inspection générale de l'Administration de l'Éducation nationale de Juillet 1998, appuyé sur neuf contributions académiques et une monographie sur la Seine -Saint Denis, a fait le point sur la situation des aides-éducateurs (IGAEN-Rapport de synthèse sur la situation des aides éducateurs N° 98-0057-juillet 1998- IGAEN-IGEN- La situation des aides éducateurs, contribution académiques- Juillet 1998).

En Janvier 1999. selon le ministère de l'Éducation nationale 4700 aides-éducateurs se trouvaient déjà employés en école (3500) et en collège (1200) en qualité d'auxiliaires d'intégration. Ces chiffres, considérables au regard des effectifs d'enfants handicapés scolarisés, doivent cependant être interprétés avec prudence. Dans un souci bien compréhensible d'adaptation à la fois aux aptitudes de l'agent recruté et aux besoins ressentis sur le terrain, les services académiques ont donné aux utilisateurs" l'instruction orale de définir très largement les attributions de l'aide éducateur dans son contrat de travail. Pratiquement cela se fait en cochant sur le formulaire prévu à cet effet l'ensemble des activités possibles, c'est-à-dire des tâches administratives, informatiques, aide au centre de documentation et information, surveillance, encadrement de loisirs, d'études, médiation, soutien pédagogique. accompagnement de personnes handicapées, etc... Les statistiques nationales étant établies sur le fondement de ces documents, il n'est pas possible, pour l'instant. d'analyser de manière précise combien d'agents travaillent effectivement à l'accompagnement scolaire des enfants handicapés et pour quelle fraction de leur emploi du temps.

Au cours de ses déplacements, la mission a rencontré de nombreux aides éducateurs et les équipes pédagogiques travaillant avec eux ainsi que les responsables des établissements où ils se trouvent. Il faut souligner que l'échantillon des sites visités a été déterminé pour étudier l'intégration scolaire des enfants et adolescents handicapés et non la situation des aides éducateurs. Aussi les observations de la mission ne sont-elles pas forcément le reflet fidèle de la situation nationale. Il a semblé. cependant utile de formuler, sur ce fondement, quelques remarques sur le dispositif des auxiliaires d'intégration. 

En dehors de la région parisienne. aucune difficulté de recrutement n'a été signalée. A l'inverse. certains postes ont attiré des dizaines de candide. La circulaire. qui préconise de recruter jusqu'au niveau "Bac+2" a été interprétée avec souplesse. Ainsi, il y a beaucoup d'aides éducateurs faisant état d'un niveau universitaire plus élevé. spécialement parmi ceux qui sont affectés dans les établissements du second degré. Dans les établissements visités. les cas de démission signalés résultaient d'embauches. de l'appel au service militaire ou de la reprise d'études et non d'une inadéquation au poste La mission a noté des demandes d'aides éducateurs dans le second degré et spécialement dans les lycées d'enseignement professionnels. alors que la première vague de recrutement semble avoir concerné surtout les écoles.

Il ressort des cas étudiés. une très grande disparité dans les horaires et les conditions de travail des aides éducateurs. La plupart ne faisaient pas 39 heures par semaine. mais sensiblement le même temps de travail que les enseignants. Certains. toutefois, travaillaient 41 heures. voire 43 heures par semaine en annualisation pour tenir compte des congés scolaires. lis réalisent des tâches variées : accompagnement dans la classe. pendant les temps de récréation ou de cantine, prise de note, aide pour l'informatique, etc. 
         
  La formation des aides éducateurs semble le domaine dans lequel s'expriment les attentes les plus importantes, tant des agents eux-mêmes, que de ceux qui les emploient.
         
  L'accompagnement d'enfants handicapés demande. en effet, une formation que le contact avec les
            équipes pédagogiques ne permet pas forcément d'acquérir en situation d'activité professionnelle
. Au delà. et comme pour toutes les catégories d'emplois-jeunes. l'adaptation à l'emploi ne doit pas être considérée comme une formation professionnelle. dans l'intérêt même du jeune recruté.
           
            Le parti de ne pas spécialiser les aides éducateurs exclusivement dans l'accueil des
            enfants et des adolescents handicapés, retenu sur tous les sites visités, semble donner satisfaction à tous les protagonistes.
Le fait que l'aide éducateur qui accompagne des enfants handicapés travaille aussi auprès des autres semble procéder, en effet. d'une authentique démarche d'intégration. Des chefs d'établissements ont dénoncé la dérive consistant à affecter spécifiquement et exclusivement un emploi-Jeune à un enfant handicapé en vue de son insertion en milieu ordinaire. Le choix de facto par la famille semble avoir ici ou là soulevé quelques difficultés. Pour autant, il semble que certaines intégrations individuelles reposent sur la présence effective d'une aide locomotion informatique. transcription des cours, etc. spécialement dans le second degré. Le système semble, pour les jeunes et les familles. de beaucoup préférable à un internat dans un établissement spécialisé. Hormis certains enseignants qui ne se sentent pas toujours à l'aise du fait de la présence permanente d'un tiers adulte pendant leurs cours. la mesure connaît un indéniable succès et permet de compenser efficacement les désavantages liés au handicap.   L'apport que le CNED peut avoir à l'intégration scolaire est traité en paragraphe 3.2.


3. Les perspectives de développement de l'intégration scolaire

Les différents acteurs de l'intégration scolaire rencontrés par la mission ont fait, à maintes reprises. des propositions d'amélioration. ou présenté des solutions qu'ils ont rendu opérationnelles.

3.1. Le nécessaire décloisonnement
Les cloisonnements proviennent du fait qu’il est plus facile d'exercer ses compétences et son pouvoir sur un territoire clairement identifié que dans une logique de projet au service de la personne ayant des besoins éducatifs particuliers.


3.1.1 Le décloisonnement des deux principales administrations concernées

la concertation entre les institutions est insuffisante et les difficultés de fonctionnement semblent réelles entre les différentes administrations concernées par l'intégration Scolaire des handicapés. Au niveau national. la Direction de l'Action sociale (DAS) souhaite avoir un partenaire au ministère de l'Éducation nationale. Dans plus de la moitié des départements visites. les relations institutionnelles entre l'inspecteur d'académie et le directeur des affaires sanitaires et sociales étaient faibles ce qui entraîne un manque de concertation dans l'intérêt des jeunes handicapés. Les responsables administratifs et associatifs ont par ailleurs souligné combien les textes de lois ou les circulaires signés en commun ont un meilleur impact et sont mieux appliqués que les autres.

La difficile harmonisation des décisions a pour conséquence que des dispositifs spécialisés sont créés sans les moyens d'accompagnement nécessaires. La mission a pu voir des CLIS permettant une véritable alternative à l'accueil en établissement spécialisé. qui fonctionnaient sans service d'accompagnement, ce qui signifie concrètement que l'enseignant spécialisé se retrouvé sans soutien face à un grand nombre de difficultés. Réciproquement, la mission a pu observer le cas d'une CLIS 3 qui avait été supprimée, sans concertation, à la rentrée scolaire. ce qui avait conduit à placer les élèves déficients sensoriels dans un établissement spécialisé éloigné de l'école. Leur intégration scolaire était alors tributaire de déplacements longs et coûteux (70 kms par jour). Cet exemple montre que les cloisonnements administratifs, ou une vision uniquement centrée sur un des deux pôles, créent des disfonctionnements générateurs de surcoûts pour les financements publics et des conditions de vie plus difficiles pour les élèves.

Les frontières administratives ne sont pas adaptées au suivi de l'élève
Les établissements accueillent en priorité les enfants de leur département. et certains départements, qui n'ont pas, cependant, de problèmes de places, pratiquent également cette politique de recentrage sur leurs propres populations. Même si les frontières administratives sont utiles. on peut légitimement se demander s'il ne serait pas plus judicieux de raisonner en terme de bassin de vice et d'intérêt pour l'enfant en évitant le plus possible des ruptures dans la prise en charge. La mission a vu des cas où le SESSAD ne pouvait pas suivre un enfant qui avait changé d'école en déménageant à quelques kilomètres dans un autre département.

3.1.2,Le décloisonnement des institutions entre elles

-En ce qui concerne les partenariats
Dans la conduite de l'intégration, les CMPP et le secteur de pédopsychiatrie sont apparus à la mission assez lointains. Le CMPP prend plutôt en charge les troubles dé la personnalité et les troubles instrumentaux et n'intervient pas à l'extérieur, le Secteur de pédopsychiatrie se préoccupe de ses" patients intégrés, mais ne se sent pas de rôle véritable dans les actions d'intégration pour l'ensemble des jeunes handicapés. Des interventions du secteur de pédopsychiatrie du type "groupe de Parole" pour les enseignants ont parfois été signalées, nais elles restent très peu nombreuses et soumises à des controverses (l'intervention doit-elle avoir jeu à l'intérieur ou à l'extérieur des locaux scolaires'). comme si une certaine gêne s'attachait à ce type d'aide reconnue utile par ceux qui ont pu en bénéficier.

Dans les établissements scolaires. les relations entre les enseignants et, les médecins ne sont pas toujours faciles. De son côte. l'équipe éducative n'associe pas suffisamment le médecin de l’enfant, aux décisions prises. L'emploi du temps chargé du médecin est alors évoqué mais la mission a pu, noter également des absences d'envoi de convocation pour les réunions de concertation En ce qui concerne le médecin. les enseignants se plaignent que le secret médical entraîne des défauts d'information au sujet de la pathologie des élèves. ce qui nuit à la qualité de leur travail pour l'intégration scolaire.

-En ce qui concerne les achats de livres ci de matériels
Il serait utile de rappeler la loi dans ce domaine et de préciser les rôles respectifs de l'État
des collectivités territoriales et locales en matière de livres et de matériels pour que la scolarité des
élèves handicapés se déroule dans les meilleures conditions et
que l'égalité des chances soi! une
réalité
Les personnes rencontrées signalent un flou actuel dans les pratiques. l'État ne peut pas se
désintéresser de la confection, actuellement artisanale et incomplet.-, des manuels scolaires pour, les élèves aveugles ou amblyopes. Ceci a un certain coût mais la stricte égalité demande que soit assurée la fourniture gratuite de livres en braille aux élèves handicapés. L'achat de matériel comme des ordinateurs pour des enfants ne possédant pas une motricité fine, de matériels éducatifs spécifiques comme les blocs-notes braille, et des outils aussi simples que des antidérapants pour des jeunes handicapés moteurs sont assurés par l'établissement spécialisé lorsque le jeune handicapé est scolarisé, c'est-à-dire par la sécurité sociale. En intégration scolaire, ces matériels doivent être pris en charge par les collectivités territoriales du domicile de l'enfant (primaire/la commune. collège / le département. lycée /la région).

-En ce qui concerne les nouvelles technologies
Les deux établissements compétents le CNEFEI pour l'Éducation nationale, et le CTNERHI pour les Affaires sociales doivent pouvoir organiser ensemble une véritable veille technologique qui permettra la diffusion la plus rapide des progrès effectués dam le domaine de la compensation du handicap.

3.2. Remédier aux disfonctionnements à l'intérieur des dispositifs

3.2.1. - à l Éducation nationale.
Les besoins en maîtres spécialisés ne sont pas actuellement couverts. La mission a pu voir que ces postes suscitent peu de vocations et que la demande de formation, dans ce domaine, est faible. Dans un département visité, il y a 170 maîtres non spécialisés nommés sur des postes d'enseignants spécialisés dans les établissements scolaires ordinaires. Cela nuit à la qualité de l'enseignement (voir infra) et, à l'image de l'intégration scolaire. De même, la communication sur les dispositifs spécialisés devrait être mieux relayée à l'intérieur du ministère de l'Éducation nationale afin de sensibiliser le corps enseignant et les chefs d'établissements, et préparer ainsi les futures intégrations individuelles ou collectives.


L 'apport important et peu connu du CNED

Créé en Septembre 1997. le " pôle
handicap " de l’institut de Toulouse provient du transfert des inscrits de l'institut de Lyon, fondé en 1963. Il comporte à ce jour 400 inscrits dont les niveaux s'échelonnent entre le CP et le CM2. Les inscriptions r'augmentent régulièrement chaque année. Il accueille une grande diversité d'élèves notamment grands malades polyhandicapés dont l'orientation a été examiné- en CDES.

Sous l'égide d'un comité d'experts. le " pôle handicap " de Toulouse assure un complément Ordinaire d'enseignement à des élèves partiellement ou complètement intégrés en milieu scolaire ordinaire et se substitue même à l'enseignement présenciel pour de nombreux enfants exclus de l’institution scolaire. soit par la gravité de leur handicap, soit par les différents obstacles qui leur sont opposés.

Le CNED offre une aide pédagogique supplémentaire sous forme de 33 heures de répétiteurs par trimestre, durant la période scolaire (temps de déplacement compris) Cette aide personnalisée est effectuée au domicile de l'élève par des instituteurs. professeurs des écoles en activité ou retraités, résidant le plus près possible des jeunes concernés..Il existe ainsi un réseau maillé de 183 répétiteurs sur l'ensemble du territoire qui prennent en charge les élèves handicapés pour le premier degré et l'entrée au collège. Mais ces répétiteurs ne sont pas actuellement suffisamment nombreux pour répondre à la demande, et le CNED se tourne vers les familles pour qu'elles trouvent elles-mêmes le répétiteur présentant les qualités requises

A ce soutien à domicile s'ajoute l'ensemble des services qui viennent en relais aux apprentissages des enfants handicapés : conseil, orientation. consultation de bases de données. Le CNED. en effet, ne se contente pas d'offrir une formation mais accompagne chaque apprentissage. En ce sens, il convient de mettre en valeur l'utilisation de l'informatique : une découverte de l’outil informatique est proposée sur CD-Rom ( Des clic et .... déclic) permettant. d'accéder à certains modules de formation. Une enquête effectuée auprès des élèves handicapés inscrits prouve que l'utilisation de l'ordinateur est très fréquente (115 réponses positives sur 190). Le CNED s’oriente de plus en plus dans cette voie.

La mission regrette que ces offres de formation s'adressant aux élèves . Handicapés qui
constituent un ensemble cohérent et soutiennent l'intégration scolaire ne soient pas reconnues par les responsables de la politique du handicap à l'échelon départemental. La mission évoquant ce " Pôle handicap "
" auprès des interlocuteurs de l'Éducation nationale ou de la DASS au cours de ses déplacements, obtenait des réponses le plus souvent négatives : le CNED reste toujours un centre d'enseignement par correspondance".
Il conviendrait donc :
- de mieux relier l'action du CNED à celle des IUFM. tant sur le plan de la formation initiale que continue
- d’informer les membres des CDES, CCPE et CCSD du potentiel du de formation ainsi proposé, car le CNED peut apporter une réponse plus ou moins momentanée à une situation scolaire donnée, tout enfant non-scolarisé ou sur liste d'attente pouvant en bénéficier
- d'étudier une extension possible du réseau maillé de répétiteurs leur - formation en
informatique, en articulation avec le dispositif mis en place par la circulaire n° 98-151 du
17 Juillet 1998 relative à I'assistance pédagogique à domicile en faveur des enfants et adolescents
atteints de troubles de la santé évoluant sur une longue période.


Des pratiques s vont à l'encontre du but recherché
Actuellement la présence dune UPI défavorise les établissements d’accueil en termes de
Dotation Horaire Globale (DHG), car or, compte l'effectif de la classe dans l'effectif de référence de
l'établissement. Les UPI. qui scolarisent, au maximum 12 élèves. sont comptabilisées comme une
classe normale pour l'évaluation moyenne des effectifs par classe faisant ainsi descendre artificiellement, le nombre moyen d'adolescents par classe. Ainsi. dans un collège visité. la présence de l'UPI ramène à 25 le nombre d'élèves moyen par classe alors que la réalité se situe autour de 29.

Moins important. mais problématique au quotidien. les enseignants spécialisés en poste dans les services de soins qui effectuent un lien très important avec les établissements scolaires ne peuvent pas utiliser la voiture de l'association qui gère le service.

dans le champ des Affaires sociales

l’effet de filière joue au détriment de l'intégration en milieu ordinaire
En effet. un certain nombre de familles craignent que leur enfant rie quitte l'IME qui
l'orientera ensuite vers un CAT. Alors que certains CAT ont développe des structures de placement
Pou, un accès en milieu ordinaire de travail, peu d'IMpro utilisent les mêmes techniques pour intégrer directement te plus grand nombre de jeunes en milieu ordinaire. D'autre part. les jeunes qui ont choisi la voie de la formation professionnelle peuvent se trouver pénalisés pour rentrer ensuite dans un CAT, en cas d'échec de cettr intégration en milieu ordinaire. Il faudrait une véritable priorité d'accès en structure protégée pour que la prise de risques ne soit pas pénalisante. Ce serait une manière d'aller à l'encontre de "l'effet filière" en structure.

L'enclavement des IMPro et l'insuffisance de contrôle des enseignements par l’éducation nationale nuit à la mise en place de parcours cohérents vers le milieu ordinaire pour des adolescents
handicapés.
Cela reste une survivance d'une autre époque à laquelle il faut remédier rapidement.

Des relations entre les CDES et les COTOREP devraient être établies dans le cadre de l’informatisation des commissions, dans le respect des prescriptions de la CNIL.

Le développement des services de soins type SESSAD lié à la refonte des annexes XXIV, marque le pas car les moyens redéployés sont insuffisants pour promouvoir une véritable politique d'intégration scolaire. Dans les départements visités, des pesanteurs sont dues aux établissements spécialisés qui ont une position forte vis à vis d'une tutelle qui n'est pas toujours en mesure de faire les redéploiements nécessaires. Or, certains départements sont largement pourvus en établissements spécialisés de type IME, alors que d'autres sont très déficitaires en IR (par exemple 30 places pour un département de 1.400 000 ha). Ces déséquilibres entraînent des difficultés dans les prises en charge. Faute de soins appropriés, le retour en milieu scolaire ordinaire sera plus problématique pour ces jeunes qui n'auront pas bénéficié de soins adaptés à leur état. L'urgence des soins apparaît évidente dans le cas de la médecine et moins grande dans le cas du handicap, alors que les dégâts occasionnés par une absence de soins sur un jeune en croissance sont tout aussi coûteux, sur le plan humain comme financier.


Les CAMPS, financés par la sécurité sociale (80%) et les conseils généraux (20%) qui ont une action déterminante pour l'évolution favorable du handicap. et donc pour l'intégration possible en milieu ordinaire ne couvrent pas l'ensemble du territoire.

3.3. Établir des plans départementaux d'intégration scolaire
Afin de coordonner les actions entre les ministères concernés, il faut créer un groupe de pilotage au niveau départemental et/ou régional.
La CDES (voir partie IV), même si elle dispose de personnes informées en matière d'intégration scolaire, ne peut pas tenir ce rôle. Elle n'a pas le pouvoir de penser. dans son ensemble, la cohérence d'un dispositif qui doit envisager tous les problèmes sur un bassin d'emploi et coordonner les acteurs. Ce poupe, de pilotage aurait pour tâche
- d'évaluer le dispositif d'intégration scolaire et de faire des propositions pour son évolution en élaborant des plans départementaux d'intégration scolaire.

- de veiller à des créations de structures d'accompagnement en fonction des besoins. si possible par redéploiement: de s'assurer que des centres-ressources d'information fonctionnent bien

- de s’assurer que des centre ressources d’information fonctionnent bien

- de veiller à la coordination des actions d'intégration avec les services du Secteur de psychiatrie infanto-juvénile et les services de soins de type SESSAD.

- de travailler en lien avec le dispositif d'accès à l'emploi pour les adultes handicapés (Equipes de Préparation et de Suite au Reclassement, partenaires du Plan départemental d'insertion des travailleurs handicapés, etc ... ) de manière à ce qu'il n'y ait pas de solution de continuité avec les équipes suivant les adultes handicapés et qu'une cohérence soit assurée en matière de choix de formations sur un même bassin d'emploi (voir partie III) ;

- de s'assurer, en amont que des modes de garde de la petite enfance sont bien ouverts à l'accueil des enfants handicapés et des formations dispensées pour les assistantes maternelles. les puéricultrices et éducatrices de jeunes enfants.

L'échange des savoir-faire en matière d'intégration scolaire et de pédagogie adapté demandé par beaucoup d'interlocuteurs. pourrait avoir lieu régulièrement au niveau régional et national de manière à faire
partager les actions les plus innovantes et harmoniser ainsi les démarches départementales.

 

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